Contrairement à une idée répandue, la Chine a abandonné depuis longtemps sa stratégie de dumping monétaire.
Depuis 1994, date à laquelle la Chine a arrimé sa monnaie au dollar, le taux de change effectif réel du Yuan a progressé de 58%.
Cela signifie que vis-à-vis de ses principaux partenaires, la compétitivité-prix de la Chine se dégrade et que l’augmentation relative des prix chinois a effaçé une part de la dégringolade des années 1979-1993 (-73%).
L’étude de Sylviane Guillaumont Jeanneney et Ping Hua (Revue d’Economie Politique, juillet-août 2001) est d’autant plus intéressante qu’elle relie l’appréciation du Yuan Renminbi à l’amélioration du rendement de la main d’oeuvre chinoise (+8,3% par an depuis 1994).
Deux principaux canaux de transmission:
- La production étant vendue plus cher, les salaires augmentent, ce qui incite à travailler mieux et à se former.
- Les biens d’équipement importés sont moins onéreux en monnaie locale, ce qui permet d’utiliser à meilleur prix les technologies étrangères.
Subtilement, la Chine freine l’appréciation du Yuan pour que le coût immédiat de cette stratégie (coup de frein sur les exportations) ne déborde point ses bénéfices à moyen long terme.