Le Centre d’Etudes Prospectives et d’Etudes Internationales (CEPII) estime régulièrement le profil des avantages comparatifs des principales puissances commerciales.
L’avantage comparatif, c’est un peu comme une note qui accroît la moyenne d’un bulletin scolaire, ou ne la diminue pas. Il peut s’agir d’une note mirobolante dans une matière principale ou d’une note plus mauvaise, mais dans une matière marginale.
L’indicateur ci-dessous compare, « en millièmes du PIB, le solde commercial effectif d‟un pays pour un produit donné à un solde théorique correspondant à une absence de spécialisation » (Panorama de la spécialisation européenne, janvier 2012).
Un signe positif indique l’existence d’un point d’excellence ou de moindre handicap productif. Par exemple, on observe un avantage comparatif dans la filière i si son poids dans l’excédent commercial total dépasse son poids dans le commerce total du pays.
Contrairement à une légende urbaine, les difficultés du commerce extérieur français ne sont pas générales puisque les avantages sont stables ou progressent dans 7 filières (mécanique, services, chimie, sidérurgie, métaux non ferreux, textiles, bois et papiers).
La France perd du terrain principalement dans l’énergie, les véhicules et l’électronique.
A noter que contrairement à l’Allemagne, la France préfère multiplier les « petits » avantages comparatifs plutôt que de compter sur un petit nombre de filières très performantes (véhicules et mécanique en Allemagne compensent la facture énergétique)
Il est intéressant de constater que la France et l’Allemagne subissent deux contraintes similaires:
- Le désavantage énergétique se creuse de manière spectaculaire;
- Entre 1995 et 2008, l’avantage comparatif dans les véhicules commence par progresser, avant de revenir à son niveau initial.
A l’évidence, l’Allemagne affronte ces difficultés dans de meilleures conditions que la France:
- D’une part, elle réussit à compenser la dégradation de sa facture énergétique par une nette amélioration dans les services.
- D’autre part, en 2009, l’Allemagne conserve une forte position dans les véhicules, alors que la France perd l’avantage dont elle disposait.