La récession de 2009 ne marque pas un tournant dans la politique commerciale internationale et le regain de protectionnisme semble s’apaiser.
Tel est le message du dernier Bulletin mensuel de la BCE.
Le papier s’appuie sur des indicateurs quantitatifs.
Par exemple, dès 2011, le nombre d’antidumping et autres clauses de sauvegardes recensées par la Banque Mondiale, était revenu à son niveau de 2007. En 2011, les tensions commerciales étaient moins prononcées qu’en 2002.
Ajoutons que le protectionnisme reste l’apanage d’un nombre très restreint de pays, tels l’Argentine ou la Russie, tandis que le gros des troupes, et en particulier les pays riches, demeurent attachés à l’ouverture des marchés.
Le graphique 4 ci dessous montre que depuis 2009 le poids de l’Argentine dans le nombre total de mesures restrictives est 20 fois plus élevé que son poids dans les importations du G20.
Relativement à l’Argentine ou à la Russie, l’Union Européenne, le Japon et les Etats-Unis ont été particulièrement modérés dans leur usage du protectionnisme.
Le papier de la BCE s’achève sur une inquiétude.
En effet, l’intensité des pratiques protectionnistes est influencée par les aléas de la conjoncture: 1 point de croissance en moins = +4,4% de restrictions aux échanges.
Or, les économies occidentales tournent au ralenti, contrairement à celles du reste du monde.
Dans ce contexte de croissance très différencié, les auteurs invitent les Etats à ne pas relâcher leurs efforts de coopération internationale.