Aux Etats-Unis, les vendeurs d’Apple perçoivent un salaire très en deçà de leur productivité. En moyenne, ces employés sont payés 25 000 dollars par an, soit 12,02 dollars de l’heure, un taux horaire qui dépasse d’un dollar le seuil de pauvreté salarial américain.
Constatant que le chiffre d’affaires par employé s’élève à 473 000 dollars, le New York Times s’étonne qu’Apple paie si mal ses collaborateurs. Un tel décalage n’est pas sans rappeler l’étude du Cepremap qui souligne « l’hyperproductivité » des salariés de la grande distribution ou des centres d’appels. Cela se vérifie pour Apple, puisqu’en France, un Apple Store génère 30 000 euros au m2 par an, soit deux fois plus qu’un hypermarché classique.
Aux Etats-Unis, les magasins Apple obtiennent un chiffre d’affaires par unité de surface 20 fois supérieur à la moyenne des autres commerces. Bien sur, pour évaluer correctement la part des revenus qui revient aux salariés d’Apple il faut s’intéresser au partage de la valeur ajoutée produite. De ce côté, Apple se débouille bien:
-en 2007, un Ipod vendu 300 dollars procure 80 dollars de profits à Apple. 30 dollars reviennent à la distribution.
-Une étude plus récente montre que l’entreprise collecte 30% de la valeur d’un Ipad, soit deux fois plus que la part attribuée aux frais de distribution.
Beaucoup des emplois en question sont occupés par des jeunes diplômés qui n’ont pas trouvé mieux, surtout en temps de crise. Pourtant, ils contestent de plus en plus leurs conditions de travail, aux Etats-Unis, en Europe et ailleurs.
Vive la nouvelle économie.