Il existe une corrélation non négligeable entre le taux d’exportation d’une économie et la part du PIB qu’elle consacre aux dépenses militaires. Ce graphique l’illustre pour l’Europe en 2005. On y voit que la Grèce fait figure de cas d’école avec la conjonction d’un modeste taux d’ouverture et d’un ubuesque effort de défense (en raison du contentieux qui l’oppose à la Turquie). Le Luxembourg illustre la situation exactement inverse.
Comment expliquer ce phénomène? Peut-être que l’influence d’une variable tierce doit être prise en compte, en l’occurence le degré de corruption qui semble d’autant plus fort qu’un pays est « militarisé » et isolé du commerce international. On peut songer également à un mécanisme de nature macro-économique. En effet, les Etats les plus endettés sont souvent ceux qui paufinent le plus leur défense, et comme la dette publique se traduit par un prélèvement sur l’épargne il en ressort une moindre capacité du pays à dégager un excédent des transactions courantes qui peut signifier un taux d’exportation plus faible.
En dix ans la Grèce a bien moins réduit ses dépenses militaires que son voisin turc. La crise de la dette grecque révèle certainement la contradiction d’un pays qui doit faire un choix entre l’ouverture aux échanges et la militarisation.
Pour aller plus loin: Daron Acemoglu et Pierre Yared (« The political limits to globalization« , 2010); « Corruption et commerce » sur le site Blog@ge en économie internationale.
comment expliquer un taux d’exportation de biens et de services de 156% pour la Grèce?
Vous devez faire erreur sur le pays.
En revanche,des taux d’ouverture supérieurs à 100% sont possibles lorsqu’il s’agit de pays qui réexportent beaucoup des biens préalablement importés.